Mobilisation des leaders religieux du Togo dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
Une trentaine de leaders religieux venus de tout le Togo participent à un atelier de sensibilisation intitulé « le rôle des chefs religieux dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », qui se tient les 28 et 29 octobre 2025 à Lomé. Organisée par le GIABA, cette rencontre vise à renforcer la compréhension des leaders religieux sur la LBC/FT, encourager la coopération avec les autorités pour détecter la radicalisation, développer un discours religieux en faveur de la paix et soutenir la mobilisation des institutions religieuses pour la cohésion nationale.
Cette initiative s’inscrit dans le plan stratégique 2023-2027 du Giaba, qui souligne l’importance d’impliquer les acteurs communautaires et religieux dans la lutte contre le crime organisé et l’extrémisme violent, et contribue à la Vision 2050 de la Cedeao pour une Afrique de l’ouest pacifique, résiliente et prospère.
Au cours des deux jours de travaux, les participants seront informés sur plusieurs thématiques, notamment la compréhension des mécanismes et enjeux du BC/FT, l’identification de stratégies de prévention et de sensibilisation adaptées à leurs communautés, la promotion du dialogue inter-religieux et de la tolérance, ainsi que la contribution active à la lutte contre les crimes financiers et économiques.
« Vous êtes les relais de la cohésion sociale, les acteurs privilégiés du dialogue et de la tolérance, et vous pouvez influencer positivement vos communautés pour prévenir la radicalisation et promouvoir la paix », a souligné Timothy Melaye, responsable principal de communication et du plaidoyer, au nom du Directeur général du Giaba, Dr Edwin W. Harris Jr. Il a précisé que leurs sermons, leurs enseignements et leurs actions communautaires sont des outils puissants pour sensibiliser leurs fidèles aux risques du BC/FT et encourager une culture de légalité et de responsabilité sociale.

Cependant, cette position privilégiée les expose également, parfois à leur insu, à des risques d’instrumentalisation, tels que l’utilisation détournée de fonds de charité, les financements occultes d’activités extrémistes, ou la propagande dissimulée sous le couvert de la foi, a rappelé Tchaa Bignossi Aquiteme, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières du Togo (Centif-Togo).
En ouvrant les travaux de cet atelier, le secrétaire général du ministère de l’administration territoriale, de la gouvernance locale et des affaires coutumières, Esso Koudjoou, a souligné que le Togo s’inscrit dans cette même logique. Il a évoqué l’organisation à Lomé, le 30 juillet 2018, du sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernements de la Cedeao et de la Ceeac sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Plus récemment, le Togo a également participé, les 11 et 12 octobre 2025, à un forum sur la paix et la sécurité, où le Président du Conseil a invité tous les pays africains à « être les acteurs principaux de notre propre sécurité ». Cette rencontre sera suivie de la participation du Togo au sommet des chefs d’État et de gouvernement du processus d’Aqaba sur la crise sécuritaire en Afrique de l’ouest, tenu le 15 octobre 2025 à Rome, en Italie.
À l’issue du séminaire, une feuille de route nationale sera adoptée pour renforcer la mobilisation sociale, la sensibilisation communautaire et le plaidoyer contre les activités criminelles et l’intolérance religieuse.
Anderson AKUE
