Avenir prospère pour la filière caméline au Sahel : Le PRAPS-2 active son plan d’action
Un atelier régional d’opérationnalisation du plan d’action stratégique de la filière caméline et de planification des activités 2025 a démarré à Lomé ce 5 février. Cette rencontre de trois jours initiée par le Projet d’appui au pastoralisme au Sahel phase 2 (PRAPS-2) porte sur des enjeux cruciaux pour la sécurité alimentaire et économique des communautés pastorales et agropastorales de la région. Elle permettra d’établir des actions concrètes pour améliorer la compétitivité de cette filière, notamment à travers le renforcement des chaînes de valeur du lait et de la viande cameline.
La filière caméline, qui englobe l’élevage et la transformation de cette ressource précieuse, est perçue comme un domaine à fort potentiel pour renforcer l’autonomie économique des éleveurs.
« La région abriterait environ 15 millions de têtes de camélidés, représentant un tiers de a population mondiale. Elle a des potentialités à exploiter notamment la commercialisation des dromadaires, la transformation de leur viande et de la production laitière. Elle contribue à la sécurité alimentaire et au développement économique des pays de la région », a indiqué Dr Edwige Yaro Botoni, coordonnatrice régionale du PRAPS-2 tout en précisant qu’au regard de cette importance, la filière caméline, ne saurait être marginalisée dans les actions du PRAPS.
Parmi les objectifs prioritaires de l’atelier, la promotion des entreprises d’élevage camelin se distingue comme un levier essentiel pour dynamiser l’économie locale. Les discussions porteront également sur des thèmes tels que le rôle législatif et régulateur de l’État, la recherche-développement, ainsi que le plaidoyer pour des politiques publiques favorables à l’épanouissement de cette filière.
Cette retraite servira également de cadre pour la mise en place du Réseau d’Appui au Développement des Filières Camélines (RADECAM), un groupe destiné à favoriser les synergies entre acteurs de la région. La transformation du Centre mauritanien de développement de l’élevage camelin en un Centre régional pour le développement de la filière caméline sera également discutée.
Les choix de priorités et d’actions à mener ne sont pas le fruit du hasard. Ils ont été définis à la suite de deux études approfondies menées dans quatre pays (Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), permettant de collecter des données essentielles sur la production, les circuits de commercialisation, et les besoins du marché.
Cet atelier ne se limite pas à des discussions théoriques ; il représente un tournant stratégique pour l’ensemble de la filière caméline au Sahel. En réunissant des experts, des responsables d’institutions étatiques, des organisations pastorales et des chercheurs, le PRAPS-2 entend mobiliser les compétences nécessaires pour concrétiser un avenir meilleur pour les communautés qui dépendent de cette ressource vitale.

En ouvrant les travaux de cet atelier, M. Toro Nassou, représentant le secrétaire permanent du Comité national du CILSS, a rappelé que l’atelier d’opérationnalisation du plan d’action de la filière caméline et de programmation des activités de l’année 2025 marque une étape décisive du processus d’appui au développement des chaînes de valeur de la filière des camélidés, engagé par le Projet.
Il a salué les efforts déployés par le PRAPS-2 et a invité l’ensemble des parties prenantes, à une planification stratégique et réaliste des activités au titre de l’année 2025.
À l’issue de cette rencontre, il est prévu des plans d’action clairs émergents, ouvrant ainsi la voie à un projet ambitieux pour transformer la filière caméline dans toute la région. L’engagement continu des parties prenantes sera crucial pour assurer le succès de ces initiatives ambitieuses et leur durabilité dans le temps.
En rappel, le PRAPS-2 est un projet du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Il vise à renforcer la résilience des pasteurs et des agro-pasteurs dans certaines zones ciblées de la région du Sahel. Il couvre la période 2022-2027 et consolide les acquis de la première phase mise en œuvre de 2015 à 2021. Il bénéficie de l’appui financier de Banque mondiale.
Boris Cyriaque