Une subvention du CCDG pour éradiquer la fistule obstétricale au Togo
La fistule obstétricale est pratiquement éliminée dans les pays développés, cependant les femmes et les filles des pays en développement restent encore fatalement exposées à cette morbidité. Au Togo, l’incidence annuelle de la fistule obstétricale est comprise entre 150 et 300 cas et la prévalence à 1%, ce qui correspond à une vingtaine de milliers de cas. Les actions de réparations de la fistule y sont encore trop timides et trop lentes.
Le secteur de la santé au Togo, comme dans d’autres pays de la région, fait face à une forte prévalence de la fistule obstétricale, avec une estimation allant de 1 200 à 18 500 cas. Pour donner un coup d’accélérateur à la lutte, la Cedeao à travers son centre de développement du genre (CCDG) a remis un chèque de 245 000 dollars US au Togo le jeudi 24 octobre à Sokodé (340 km au nord de Lomé).
Le chèque a été remis au Secrétaire général du ministère de la santé et à Mme Kossiwa Zinsou-Klassou, ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme du Togo par Mme Sandra Oulaté Fattoh, directrice du CCDG.
Cette subvention marque le lancement des programmes du CCDG dans le domaine du genre au Togo, et vient renforcer l’engagement de la Cedeao à garantir l’égalité des chances pour tous dans la région. Cette enveloppe servira particulièrement à financer le programme de lutte contre la fistule obstétricale au Togo.
Quatre volets sont concernés. Il s’agit de i) la réparation chirurgicale pour les femmes et filles affectées par la fistule obstétricale, ii) la réintégration socio-économique des survivantes dans leurs communautés, iii) des campagnes de sensibilisation sur les causes et iv) la prévention de la fistule, ainsi que la réhabilitation des centres nationaux de référence pour son traitement.
» La CEDEAO, à travers le CCDG, cherche à intensifier ses efforts en faveur de l’Agenda Genre en promouvant des actions visant à construire des communautés résilientes, fondées sur l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en Afrique de l’Ouest. Ces efforts se traduisent par des activités ciblées ayant un impact socio-économique fort et complémentaire aux initiatives déjà entreprises par les États membres », a indiqué Mme Oulaté.
Les autorités togolaises ont exprimé leur gratitude aux différentes instances de la Cedeao, en particulier au CCDG pour leur soutien constant qui positionnel le Togo parmi les principaux bénéficiaires de ce programme.
Selon Dr Kokou Wotobe, Secrétaire Général du ministère de la santé, la réponse à la fistule obstétricale doit être multisectorielle, en s’attaquant aux causes profondes comme le manque d’accès aux services de santé et à l’éducation, la pauvreté persistante, les inégalités de genre, le mariage précoce, les grossesses précoces et l’absence de protection des droits fondamentaux. Pour répondre à ces défis, « d’autres programmes du CCDG ont été mis en place, notamment les Bourses d’études, la Transformation Économique et le projet “50 Million African Women Speak”, a-t-il ajouté.
« La lutte contre la fistule obstétricale ne se limite pas à la chirurgie réparatrice, mais nécessite une approche intégrée et multisectorielle pour gérer efficacement les défis auxquels sont confrontées les victimes », a rappelé la ministre de l’action sociale à au lancement des activités.
Pour information, la Cedeao a apporté une aide financière à huit (08) Etats membres pour contribuer à l’éradication de la fistule obstétricale.