Perspective et Enjeux d'Afrique

Le CILSS annonce la tenue du forum Nouakchott + 10

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Le Forum de Haut Niveau sur le Pastoralisme, dénommé Nouakchott+10, se tiendra du 06 au 08 novembre 2024 prochain à Nouakchott en République Islamique de Mauritanie. L’annonce a été faite ce vendredi à Nouakchott, au cours d’une conférence de presse, par le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou en présence du ministre de l’élevage de la Mauritanie Mokhtar Ould Gaguih et du représentant de la Banque mondiale.

Occasion pour le Secrétaire exécutif du CILSS de rappeler les réalisations effectuées au cours de la décennie portant sur la santé animale, la gestion durable des ressources naturelles, la chaîne de valeur du bétail, les infrastructures agro-marchandes, les systèmes d’information centralisée. Ces réalisations ont permis aux communautés rurales à renforcer leur résilience et améliorer leurs revenus dans un contexte exposé aux chocs climatiques et sécuritaires affectant la région.

Quelques réalisations phares issues de la déclaration de Nouakchott

Plusieurs projets et programmes ont été mis en œuvre après 2013. Les principaux sont entre autres:

Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) qui vise à renforcer la résilience des pasteurs et agropasteurs du Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, et au Tchad. La phase 2 est actuellement en cours ;

Le Projet régional de dialogue et d’investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest (PREDIP) mis en œuvre dans 11 pays sahéliens et côtiers visant à renforcer la contribution du pastoralisme et de la transhumance transfrontalière à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, au développement socioéconomique équitable et à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest ;

Le Projet élevages et pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’ouest (PEPISAO), exécuté dans 15 pays, a contribué au renforcement de la résilience des populations et au développement économique et social de la région.

Selon le Secrétaire exécutif du CILSS, la mise en œuvre de ces projets a permis d’obtenir des résultats probants couvrant les différents piliers de la Déclaration de Nouakchott.

En matière d’amélioration de la santé animale, des unités vétérinaires et des parcs à vaccination ont été construits ou réhabilités, des agents vétérinaires formés et des campagnes de vaccination organisés dans les pays participants. Ces interventions ont contribué à une meilleure protection du cheptel contre les maladies animales transfrontalières, notamment la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la peste des petits ruminants (PPR).

Des progrès notables ont également été réalisés dans la gestion durable des ressources naturelles. Des points d’eau ont été aménagés, des pistes et couloirs de transhumance balisés et sécurisés, et une vaste superficie de terres placée sous gestion durable, facilitant ainsi l’accès pacifique des pasteurs et agropasteurs aux ressources pastorales.

Des résultats probants ont été enregistrés dans l’amélioration de la chaîne de valeur du bétail.

« Des marchés à bétail et des aires d’abattage ont été réalisés, optimisant la commercialisation et la transformation de la production des éleveurs. De plus, des systèmes d’informations centralisés pour la collecte des données sur le bétail ont été mis en place dans les pays participants. Ces initiatives ont contribué à renforcer l’accès des éleveurs et des agropasteurs aux marchés, améliorant ainsi leurs activités commerciales et leurs revenus », s’est félicité Dr Abdoulaye Mohamadou.

Il a rappelé que les initiatives issues de la Déclaration de Nouakchott ont amélioré l’inclusion socio-économique et l’épanouissement des femmes et des jeunes à travers l’appui aux activités génératrices de revenus, les formations professionnelles et techniques et la délivrance d’acte d’état civil et l’inscription dans les registres sociaux.

Par ailleurs, les interventions ont porté sur le renforcement des capacités institutionnelles des pays participants en matière d’élaboration et de mise en œuvre des politiques et stratégies de développement de l’élevage pastoral, la formation des cadres et la prévention des conflits.

Ces résultats découlent de l’engagement et de la collaboration synergique de nombreux partenaires au développement.

Un secteur privé à double vitesse

En 2013, le secteur privé a été invité à soutenir les efforts de développement de la filière agropastorale en vue de développer et promouvoir la chaine de valeur du bétail. Les résultats portant sur l’engagement du secteur privés sont mitigés. En Mauritanie, le secteur privé est présent sur toute la chaine du bétail. « Des unités de production et de transformation de produits dérivés de l’élevage tels que le lait, la viande existent et sont fonctionnelles. Elles rapportent des ressources financières tant au niveau local que national », a expliqué Mokhtar Ould Gaguih, le ministre de l’élevage de la Mauritanie.

La situation est tout autre dans les autres pays côtiers et du Sahel où le secteur privé n’a pas suivi la dynamique enclenchée par les différents projets. Les unités de production et de transformation sont encore embryonnaires.

Or le secteur privé se positionne comme un partenaire stratégique pouvant agir comme un relais pour sensibiliser et promouvoir les objectifs de la Déclaration de Nouakchott.

Une collaboration étroite entre les secteurs public et privé peut créer des synergies qui favorisent un développement inclusif et durable sur le continent africain. Pour maximiser cet impact, il est essentiel de mettre en place un cadre réglementaire favorable, d’encourager l’innovation et de garantir un environnement propice aux investissements, et cela pour non seulement créer des richesses mais aussi pour la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le forum de l’espoir et de la consolidation

Placé sous le thème « Nouakchott+10 : une décennie d’actions au profit des communautés pastorales et agropastorales. Réalisations et trajectoires futures », le forum de haut niveau sur le pastoralisme sera l’occasion de faire le bilan d’une décennie de mise en œuvre des recommandations de Nouakchott. Il devra poser les bases de la consolidation des acquis et susciter un nouvel espoir dans un contexte sécuritaire inquiétant alternant avec les changements climatiques et la raréfaction des ressources financières.

« Ce forum sera l’occasion de définir les nouvelles perspectives et renforcer l’implication de tous les acteurs pour un secteur satisfaisant aux défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’espace CILSS « , a indiqué Dr Abdoulaye Mohamadou du CILSS.

Anderson AKUE

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