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PRESASS 2024 : Des prévisions qui suscitent espoir et inquiétude

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La bande sahélienne, région vitale pour la sécurité alimentaire et les revenus des populations rurales en Afrique de l’Ouest, se prépare à une saison des pluies 2024 qui s’annonce globalement humide, avec des variabilités significatives dans la distribution et la répartition des pluies. Cette analyse vise à explorer les implications économiques de ces prévisions, en tenant compte des risques et des opportunités potentielles qui pourraient en découler.

État des prévisions

Les prévisions indiquent des cumuls pluviométriques notamment supérieurs aux moyennes saisonnières, en particulier dans les régions agricoles clés telles que le Tchad, le Mali et le Niger. Cependant, le démarrage tardif des pluies dans certaines zones pourraient affecter la mise en culture et la récolte. De plus, des séquences sèches, surtout en début et en fin de saison, risquent de perturber le calendrier agricole et d’impacter la productivité.

Analyse des opportunités économiques

Les cumuls pluviométriques plus élevés observés dans plusieurs zones peuvent potentiellement mener à une augmentation des rendements agricoles. Cela pourrait se traduire par une hausse des revenus pour les agriculteurs et une amélioration de l’approvisionnement alimentaire local. Si les autres conditions sont réunies, l’on assistera à une augmentation de la production agricole. Les marchés pourraient être bien approvisionnés à condition que les pistes soient en état de praticabilité.

Avec des écoulements fluviaux supérieurs aux moyennes, les ressources en eau pour l’irrigation pourraient être améliorées, favorisant ainsi la culture de denrées vivrières essentielles et la diversification des cultures. Cela pourrait contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire.

En outre, les zones renforcées par des pluies adéquates peuvent voir un meilleur développement de la faune et de la flore, favorisant ainsi les activités économiques liées à l’écotourisme et la pêche.

Tout ceci n’est pas sans risque.

Les prévisions d’une saison humide augmentent le risque d’inondations, ce qui peut causer des destructions d’infrastructures vitales (routes, marchés, systèmes de santé). L’impact économique peut être grave, entraînant des coûts de reconstruction substantiels.

L’impraticabilité des routes dues aux inondations peut dérégler les circuits de distribution, entraînant des pénuries de biens, une augmentation des coûts de transport, et donc une inflation des prix des denrées alimentaires.

Les dates de saison tardives, conjuguées à une instabilité venant des séquences sèches, peuvent aggraver la situation alimentaire, menant à une baisse de la sécurité alimentaire et à une augmentation des crises nutritionnelles parmi les populations vulnérables.

Notons que des conflits sociaux peuvent surgir provenant de la compétition pour les ressources rares, exacerbée par des variations climatiques extrêmes. C’est le cas des conflits entre agriculteurs et éleveurs qui affectent la stabilité sociale et économique dans certaines régions.

Les prévisions climatiques pour la saison des pluies 2024 dans la bande sahélienne présentent un tableau complexe mêlant espoir et inquiétude. Les opportunités pour accroître la production agricole et améliorer la sécurité alimentaire doivent être soigneusement équilibrées avec la nécessité d’anticiper les impacts négatifs potentiels, notamment en matière d’inondations et de tensions sociales. Investir dans des infrastructures adaptées et mettre en place des mesures d’atténuation des risques seront crucial pour garantir que cette saison des pluies se traduise par des bénéfices durables pour les communautés sahéliennes.

Anderson AKUE

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