L’insécurité alimentaire affecte plus de 38 millions de personnes et gagne du terrain en Afrique de l’ouest et au Sahel
Organisée par le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) avec l’appui de ses partenaires, la réunion du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires en Afrique de l’Ouest et au Sahel (PREGEC) du mois de mars, qui s’est tenue du 20 au 22 à Lomé, a permis de faire l’état de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans la sous-région.
Près de 38,1 millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë dans la région Sahel et Afrique de l’ouest et au Cameroun dont environ 25 millions au Nigéria, peut-on lire dans les conclusions de la concertation régionale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sahel et en Afrique de l’ouest.
Si rien n’est fait dans l’immédiat, la situation va s’empirer et pourrait atteindre 52 millions de personnes entre juin et août prochains dont plus de 2,4 millions en urgence, alerte le forum.
La dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle résulte de divers facteurs dont la forte érosion du pouvoir d’achat des ménages consécutive à la flambée des prix des principales denrées alimentaires ainsi que la persistance de l’insécurité et des conflits dans le bassin du Lac Tchad, le Liptako Gourma, au nord-ouest du Nigeria et dans la partie anglophone du Cameroun.
Pour stabiliser la situation, le forum recommande aux Etats de i) maintenir et renforcer la veille informationnelle sur la situation alimentaire et nutritionnelle ; ii) poursuivre la mise en œuvre des plans nationaux de réponses en faveur des populations vulnérables ; iii) s’abstenir de recourir aux mesures de restriction de la libre circulation des vivres dans la sous-région.
Le forum exhorte les partenaires au développement à appuyer les Etats dans la mise en œuvre rapide de leurs plans de réponses, et renforcer la sécurisation des axes d’approvisionnement des zones affectées par l’insécurité civile au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria.
En ce qui concerne la campagne agricole 2023-2024, elle s’est soldée par une production céréalière de 77 millions de tonnes. Une production en baisse de 0,6% par rapport à l’année dernière. Cette baisse s’explique par des problèmes pluviométriques et à la baisse des productions du Niger (-5,5%), Nigeria (-5,7%) et Tchad (-6,8%).
En rappel, la charte PREGEC est un code de bonne conduite dui décline les responsabilités et engagements des acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des crises alimentaires. Ces engagements portent notamment sur le renforcement des systèmes d’information des plateformes de dialogue, de coordination et cohérence des interventions et les instruments de prévention et de réponse. A travers ce cadre, les organisations paysannes, les OSC et les organisations du secteur privé interpellent les pouvoirs publics et leurs partenaires techniques et financiers sur le respect des engagements de la charte PREGEC.
Anderson AKUE