Le grand Lomé en tête de la stigmatisation et la discrimination à l’endroit des PVVIH
« 70% des personnes de plus de 26 ans et 77% de femmes sont victimes de stigmatisation et de discrimination » a révélé le rapport annuel 2023 de l’Observatoire des Droits Humains et VIH présenté ce mardi 5 mars à la presse et aux acteurs, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux organisations de la société civile. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la journée zéro discrimination célébrée chaque 1er mars.
L’observatoire des droits humains et VIH est une initiative du réseau des associations de personnes vivant avec le VIH (RAS+) au Togo, avec le soutien du secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le Sida (SP/CNLS-IST), de l’ONUSIDA et du PNUD. Sa mission est de contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de lutte contre le VIH/Sida par une amélioration du respect des droits des PVVIH, des PS et des HSH.
Dans le rapport de l’observatoire, il ressort que les actes de stigmatisation et de discrimination sont plus récurrents dans le Grand Lomé (33,7%) suivie de la région des Plateaux (21%). La région des Savanes enregistre vient en dernière position avec 5,4%.
Selon Dr Amen Hlomewoo, coordonnateur national de RAS+, les personnes les plus exposés aux actes de discrimination et de stigmatisation sont les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les professionnelles de sexe (PS). Le milieu familial et social reste plus favorable à la discrimination tandis que les violences basées sur le genre sont plus psychologiques (57%), verbales (29%) que sexuelles (4%).
« L’observatoire contribue à une amélioration des services offerts et à identifier des problèmes dans la communauté », a indiqué Eric VERSCHUEREN, Directeur national de l’ONUSIDA au Togo, tout en précisant qu’il faudrait voir l’observatoire comme un mécanisme visant à renforcer le vivre-ensemble dans la communauté.
Pour le coordonnateur adjoint du SP/CNLS Damien Amoussou, cet exercice n’est pas facile quand il s’agit de la problématique des droits humains et du VIH Sida. Il n’a pas manqué de rappeler la disponibilité de son institution à œuvrer aux côtés de RAS+ pour l’élimination de la pandémie du VIH en tant que menace de santé publique.
En ouvrant les travaux de présentation des résultats de l’observatoire, le représentant du ministre en charge des droits de l’homme, Kantché Yokbey a souligné que le rapport vient tirer la sonnette d’alarme pour rester vigilant afin de protéger les acquis obtenus après d’âpres efforts.
En rappel, des difficultés n’ont pas permis à l’observatoire d’atteindre ses résultats. Il s’agit entre autres de la sous documentation des cas de stigmatisation et de discrimination, l’insuffisance des activités de sensibilisation, besoin de Personnes Ressources pour accompagner les Bénévoles et les survivants, manque de bénévoles pour une large couverture de sites de PEC, accès à la justice des survivants des VBG.
La rédaction