JMSM 2023 : Les associations « Link and Hope » et « Les amis de Saint Jean de Dieu » plaident pour le respect des droits des patients
Dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale célébrée chaque 10 octobre, les associations « Link and Hope » et « Les amis de Saint Jean de Dieu » en collaboration avec l’OIG Handicap International et l’Agence française de développement (AFD) ont organisé une séance d’échanges ce mercredi 11 octobre à Lomé.
« Une dame ayant été victime de dépression s’est vue retirer ses enfants par sa famille. La famille supportait l’achat des médicaments, le traitement, bref s’occupait de cette dame. Sauf que des propos injurieux, des actes de stigmatisation ont commencé par affecter cette dame après des mois de traitement. Ne pouvant plus supporter cette situation, elle a informé ses parents qu’elle allait reprendre son activité professionnelle. La famille s’est opposée catégoriquement sous prétexte qu’elle était encore fragile et vulnérable étant donné que la couture, son métier, devait la conduire à réfléchir et qu’elle était susceptible de rechuter. Décidée à s’autonomiser et ne plus subir les railleries de la famille, elle a été voir une de ses cousines qui vend des accessoires pour nouveau-nés. C’est ainsi qu’elle commença par vendre des couches à travers le quartier. Elle gagnait de l’argent et pouvait acheter ses médicaments. Petit à petit, la situation de la dame s’est améliorée et en fin de compte, la famille lui a retourné ses enfants », a raconté avec émotion Mme Happy Houédakor, présidente de l’association Link and Hope ce mercredi 11 octobre à Lomé.
Elle a indiqué que ce n’est pas une fatalité d’être victime de santé mentale. Dans les cas pareils, les patients ont besoin d’attention, d’affection et d’accompagnement pour guérir et reprendre goût à la vie.
Pour les responsables de « Link and Hope » et « Les amis de Saint Jean de Dieu », cette sortie vise à attirer l’attention des gouvernants à inscrire la santé mentale comme une priorité dans les politiques de développement et de créer un cadre juridique de protection aux personnes victime de santé mentale dans le but de lutter contre les différentes formes de discrimination et de stigmatisation dont elles sont victimes.
Si ces associations constatent que les populations ont une faible connaissance de la santé mentale, elles estiment que l’une des solutions serait la sensibilisation à grande échelle et la prévention. A cet effet, elles comptent renforcer le dialogue avec les autorités communales d’une part et d’autre part à mener un plaidoyer auprès d’elles pour la prise en charge des personnes errantes à travers des soins adéquats et de qualité.
Selon Mme Fankéba Wapondi, présidente de l’association « Les amis de St Jean de Dieu », la santé mentale n’est pas seulement la manifestation de trouble mental. Il s’agit d’une réalité complexe qui varie d’une personne à une autre, avec divers degrés de difficulté, de souffrance et des manifestations sociales et cliniques qui peuvent être très différentes.
Du côté de Handicap International, c’est un sentiment de fierté et d’optimisme à l’endroit de ces deux associations pour le travail abattu sur le terrain. « On peut regagner sa valeur dans le monde après avoir fait la maladie », a confié un fonctionnaire de HI.
Placée sous le thème « La santé mentale est un droit humain universel », l’édition 2023 permettra de mieux faire connaître cette question et de mener des actions pour favoriser et protéger la santé mentale de chacune et de chacun en tant qu’être humain.
Pour information, « Link and Hope » est une association oeuvrant pour le bien-être psychosocial des membres et de la population à travers l’éducation, la sensibilisation et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes en situation de difficulté. Elle est composée de 95% de personnes ayant été victime de santé mentale et 5% de membres sympathisants.
Anderson AKUE