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PRESAGG 2023 : Lomé a accueilli le forum annuel des prévisions

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Lomé, la capitale togolaise a abrité, ce 24 février l’édition 2023 du forum annuel de présentation des résultats des prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques des pays du Golfe. Une initiative du centre climatique régional pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel (CCR – AOS AGRHYMET) en collaboration avec le centre africain des applications météorologiques pour le développement (ACMAD), les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMNH) des pays du Golfe de Guinée et les organismes des bassins.

Les prévisions saisonnières révèlent qu’il est attendu pour la grande saison des pluies 2023 des pays du Golfe de Guinée des quantités de pluies globalement moyennes, un démarrage normal, une fin normale à tardive, des séquences sèches moyennes à courtes et des écoulements globalement moyens à excédentaires dans les bassins côtiers.

Ci-dessous, l’intégralité du communiqué final des travaux :

I. Synthèses des prévisions

Les prévisions saisonnières sont basées, entre autres, sur l’analyse de la situation actuelle et des évolutions probables des Températures de Surface des Océans (TSO), les prévisions des centres mondiaux et les modèles statistiques issues des données des SNMH et la connaissance des experts sur les caractéristiques du climat dans la région du Golfe de Guinée. Le consensus entre ces différentes informations a permis d’établir les prévisions ci-après, sur la base de la référence climatologique 1991–2020.

Des quantités de pluies globalement moyennes à déficitaires sont attendues pour les périodes de Mars-Avril-Mai et Avril-Mai-Juin 2023 sur le Sud-ouest du Cameroun, les parties Sud du Nigéria, du Benin, du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et sur le Libéria.

Des dates de début de saison normales à tardives sur la partie Sud-est de la Côte d’Ivoire, le Sud du Ghana, du Togo et la partie Sud-est du Nigeria. Le Sud du Benin et le Sud-ouest du Nigeria connaitront un démarrage moyen à précoce ;

Des dates de fin de saison tardives à moyennes sur le Sud de la Côte d’Ivoire, du Ghana, extrême Sud du Togo et du Benin et extrême Sud-ouest du Nigeria. Cependant, dans le Centre du Ghana, du Togo, du Benin et le Sud du Nigeria les dates de fin de saison seraient plutôt normales à précoces ;

Des durées de séquences sèches courtes à moyennes en début de saison sur toute la bande Sud allant du Centre de la Côte d’Ivoire au Sud-ouest du Nigeria, excepté les parties littorales de ces pays où les séquences sèches seraient plutôt moyennes à longues, notamment dans la deuxième moitié de la saison ;

Des écoulements globalement équivalents à supérieurs à la normale 1991-2020 dans les bassins situés à l’Est et équivalents à inférieurs dans les bassins situés à l’Ouest du Golfe de Guinée. De façon spécifique, des écoulements à tendance excédentaire sont attendus dans les bassins de l’Ouémé (au Bénin), de la Volta Inférieure (au Ghana), de Densu, Tano, Ankobra et Pra (au Ghana), de Cavally, Comoé et Bia (en Côte d’Ivoire) ainsi que dans le Delta Inférieur du fleuve Niger (au Nigéria). Des écoulements équivalents à légèrement supérieurs à la normale sont attendus dans les bassins du Bandama, Agneby (en Côte d’Ivoire), du Mono (au Togo et Bénin) et du Lac-Togo. Enfin des écoulements déficitaires sont attendus dans le bassin inférieur de la Sassandra, les bassins côtiers de Boubo et San Pedro (en Côte d’Ivoire).

II. Recommandations

1) Face au risque de sécheresse

Les situations des cumuls pluviométriques globalement moyens, des dates de début de saison moyennes à tardives, des dates de fin de saison moyennes à précoces laissent planer des risques de déficits hydriques dans les zones concernées. Ces situations de sècheresse pourraient entraver la croissance des plantes et favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures. Face à cette situation, il est recommandé de :

  • Diversifier les pratiques agricoles à travers la promotion de l’irrigation et du maraichage pour réduire le risque de baisse de production ;
  • Adopter des techniques culturales de conservation des sols et de l’eau ;
  • Favoriser les espèces et variétés de cultures les plus tolérantes au déficit hydrique ;
  • Renforcer la vigilance contre les ravageurs des cultures (chenille légionnaire et autres insectes  nuisibles) ;
  • Interagir avec les techniciens de la Météorologie Nationale, de l’Agriculture et de l’Hydrologie pour des informations spécifiques et des conseils agro-hydro-météorologiques sur les conduites à tenir.

2) Face au risque d’inondation

En dépit du caractère globalement moyen des cumuls pluviométriques attendus dans les parties sud des pays du Golfe de Guinée, il n’est pas exclu d’observer des évènements de fortes pluies pouvant entrainer des inondations localisées. A cet effet, il est recommandé de :

  • Maintenir la garde et de suivre les mises à jour de ces prévisions saisonnières et les prévisions de courtes et moyennes échéances que produisent et diffusent les services nationaux de météorologique et d’hydrologie ;
  • Renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires.

3) Recommandations pour mieux valoriser la saison des pluies

Au regard du caractère globalement normal de la grande saison des pluies dans les parties sud des pays du Golfe de Guinée en 2023, il est recommandé aux organisations agricoles, autorités, gestionnaires des ressources en eau, Projets et ONG, d’appuyer les producteurs, y compris les femmes et les jeunes, à mieux tirer profit de la saison des pluies en :

  • Soutenant le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures face aux facteurs de risques climatiques comme les sècheresses, les inondations et la pullulation de nuisibles des cultures ;
  • Renforçant les dispositifs d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologique aux producteurs, notamment au profit des hommes, femmes et jeunes les plus engagés ;
  • Facilitant aux producteurs l’accès à des semences améliorées, des engrais de qualité, des équipements agricoles, à la micro-finance et à des techniques adaptées pour des situations de limitation de la disponibilité en eau ;
  • Profitant des situations normales à excédentaires des écoulements pour développer la pisciculture et optimiser les rendements de la pêche dans les bassins fluviaux ;
  • Renforçant la diffusion et la communication de l’information hydro-climatique (notamment les prévisions saisonnières) et la sensibilisation des communautés à travers les radios, les télévisions, la téléphonie mobile et les plateformes d’information pour la réduction des risques de catastrophes,

Enfin, il est recommandé aux acteurs des différents secteurs d’être attentifs aux mises à jour qui seront faites par le Centre Régional AGRHYMET, l’ACMAD et les services météorologiques et hydrologiques nationaux tout au long de la saison.

Fait à Lomé le 24 février 2023

Le Forum

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