Le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou participe depuis lundi 20 février dans la capitale togolaise à l’acte 12 du comité régional de pilotage des projets et programmes mis en œuvre dans le cadre de la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP). Cette rencontre de haut niveau rassemblant les acteurs clés de la filière agricole de la CEDEAO et des partenaires au développement vise à promouvoir le travail collaboratif autour des projets et programmes de l’ECOWAP.
Occasion pour le patron du CILSS de rappeler que le CRP 2023 intervient au sortir d’une année particulièrement difficile pour les populations de la région ouest-africaine en raison de l’exacerbation des crises tant sanitaires que sécuritaires. La conséquence, c’est l’augmentation du prix des produits de première nécessité et des intrants agricoles.
« La pauvreté et l’insécurité alimentaire restent encore des défis à relever dans notre région malgré les efforts des Etats et des partenaires techniques et financiers à travers les projets et programmes régionaux », a déploré Dr Mohamadou. Il souligne que les évaluations de la situation alimentaire et nutritionnelle réalisées par le CILSS ces cinq dernières années montrent une détérioration aggravée de la situation avec moins de 20 millions de personnes affectées en 2019 et plus de 40 millions en fin 2023.
Pour y remédier, Dr Mohamadou met l’accent sur l’opérationnalisation d’un processus que le CILSS anime, le nexus Humanitaire-Développement-Paix, pour prendre en compte l’enchâssement des domaines de l’action publique et s’assurer de la cohérence et de la synergie entre les différents acteurs.
Le Secrétaire exécutif du CILSS n’est pas opposé à un travail en synergie pour une coordination efficace des projets. Il a réitéré la disponibilité de son institution à jouer son rôle de bras technique de la CEDEAO et de l’UEMOA en bonne synergie avec l’ensemble des organisations intergouvernementales (OIG) et acteurs de développement de la région. Il a, par ailleurs, exprimé sa gratitude aux principaux partenaires du CILSS engagés dans la lutte pour l’autonomisation et la résilience des populations de la sous-région.
Notons la présence de Mme Massandjé TOURE-LITSE commissaire chargé de l’agriculture de la CEDEAO, et Kako NUBUKPO commissaire chargé de l’agriculture de l’UEMOA.
Des dispositifs opérationnels après 50 ans
L’année 2023 coïncide avec la célébration du cinquantenaire du CILSS. Plusieurs activités sont prévues à l’agenda de ce jubilé de l’institution sous-régionale dont les plus célèbres sont la conférence sur les systèmes d’informations agricoles et l’autre sur le marché régional.
Dans les 50 dernières années, le CILSS a développé une expérience et une expertise dans la région pour faire face aux aléas. Il a mené une action importante qui a permis de mettre en place un certain nombre de dispositifs pouvant faire face aux aléas. Entre autres, le dispositif régional de prévention et de gestion de crise permettant de faire le point sur la situation agricole mais également sur les marchés et la situation pastorale, et d’envisager chaque année des réponses aux situations de crises alimentaires.
Il y a aussi le dispositif de prévision saisonnière qui donne une idée sur les quantités de pluie pour une campagne agricole. Il permet à la région d’anticiper sur les éventuels problèmes et défis de la campagne agricole.
En collaboration avec le Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest (CSAO), le CILSS anime un dispositif sur le réseau de prévention sur la crise alimentaire.
En dehors de ces dispositifs d’envergure sous-régionale, le CILSS a réussi à doter des pays d’infrastructures agrosylvopastorales pour faciliter la mobilité et le commerce du bétail. L’institution travaille pour l’opérationnalisation d’un observatoire régional sur la transhumance, et mène des réflexions pour la promotion d’une économie fourragère.
Anderson AKUE