Perspective et Enjeux d'Afrique

Crise dans le secteur de la banque et des finances : La multiplication des fintechs, une alternative à soutenir ?

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Les 28 et 29 novembre dernier se sont réunis à Lomé au Togo plus de 500 décideurs africains et internationaux pour parler des questions en rapport avec l’industrie financière. Cette rencontre dénommée Africa Financial Industry Summit (AFIS) s’annonce alors que l’Afrique connait une poussée de la technologie financière novatrice, souvent appelée Fintech.

Après les crises successives connues par les banques notamment l’inflations, la dette, la pandémie du Covid-19 et la crise énergétique, le secteur de la banque et de la finance en Afrique reste résilient tandis que l’industrie financière se réadapte à travers de nouvelles stratégies de réadaptation autour des fintechs qui émergent sur le continent et se positionnent comme des acteurs clés de l’inclusion financières.

Avec l’évolution de la technologie financière sur le continent africain, de nouvelles opportunités se profilent à l’horizon. Dans le secteur bancaire, les fintechs bouleversent les services financiers de base et poussent les banques à innover pour ne pas se laisser distancer. Pour les consommateurs, elles ouvrent la possibilité d’un accès plus large à de meilleurs services.

Cette évolution fait monter les enjeux pour les organismes de réglementation et de contrôle. Les fintechs peuvent se développer rapidement avec des clients incertains que ceux des banques qui sont des prêteurs traditionnels.

Cette croissance des fintechs peut présenter beaucoup de risques. Car ces banques numériques désignées de néobanques sont plus exposées que les banques traditionnelles aux risques des prêts qui sont moins protégés.

Ces facteurs créent en outre des difficultés pour les organismes de réglementation : les systèmes de gestion des risques et la résilience globale de la plupart des néobanques n’ont pas encore fait leurs preuves en période de récession, soutient Antonio Garcia Pascual, chef adjoint de la division analyse des marchés mondiaux, chargée de la rédaction du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, ainsi que du suivi des marchés mondiaux.

Pour lui, les innovations des fintechs « supposent également un accroissement de l’endettement, et est particulièrement vulnérable aux risques de marché et de liquidité et aux cyber-risques. Les cyberattaques, qui peuvent être graves pour les banques traditionnelles, sont souvent meurtrières pour ces plateformes car elles dérobent les actifs financiers et ébranlent la confiance des usagers. L’absence de garantie des dépôts sur les plateformes de finance décentralisée donne encore plus l’impression que tous les dépôts sont sujets à risque. En règle générale, l’annonce de cyberattaques contre les prestataires de ces services est suivie par des retraits massifs des clients. »

La succession de crises ayant touché les industries financières mondiales, l’Afrique doit pouvoir se positionner en matière de climat (finance verte), de digitalisation (fintech), et aussi trouver les solutions pour échanger sur le continent. Une initiative économique promue par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Nouveau visage de l’industrie financière en Afrique

Dans l’une de ses déclarations, Amir Ben Yahmed, directeur général de Jeune Afrique Media Group, disait que « l’industrie financière africaine est l’une des plus dynamiques du monde avec des marges de progression exceptionnelles, dans un contexte de très forte croissance démographique. La naissance récente de la Zlecaf représente une opportunité unique de repenser l’industrie financière africaine à l’échelle continentale, tout particulièrement dans un contexte de redéfinition de l’architecture financière mondiale ».

A travers ces propos, se laisse transparaître la place qu’occupe ou que doit occuper les fintechs dans le développement économique du continent africain. « À l’heure où les fintechs africaines connaissent un développement fulgurant, le dialogue entre les différents acteurs de la finance, le secteur privé et les autorités publiques est primordial pour atteindre l’inclusion financière et assurer ainsi le financement de l’activité économique », rapporte Sergio Pimenta, vice-président d’IFC pour l’Afrique.

A travers ces différents point de vue, il paraît important de noter que soutenir l’explosion ou l’expansion de la technologie financière novatrice (fintech) reste une nécessité aujourd’hui pour les décideurs malgré les risques qu’encoure ce secteur qui n’a pas encore connu ou expérimenté la récession.

Cependant, de nouveaux concepts devrait se développer pour minimiser les risques et rassurer les clients que malgré l’avancée de la technologie, des traces resteraient en cas de cyber attaque ou de manipulation frauduleuse du compte d’une tierce personne.

Bonaventure N’Coué MAWUVI

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